Pas de printemps pour Marnie.
Avec Pas de printemps pour Marnie, je pénètre dans l'univers d'Hitchcock et le découvre, sans le connaître encore. Le film, diffusé sur Paris Première, s'achève à l'instant et laisse le goût de ceux qui ont changé quelque chose, qui ont ouvert une porte, et si ce n'est celle d'un coffre, celle au moins d'une réflexion qu'il n'a pas voulu forcément engager. Ce long-métrage, qui transpose à l'écran la fascination véritable dont s'était pris Hitchcock pour Tippi Hedren lors du tournage du film, aborde les sombres questions de mystère et de proie, avec pour maestro un Sean Connery tout puissant, grâce au pouvoir de la psychanalyse, à découvrir les traumas refoulés de la femme qu'il ... convoite, plus qu'il ne semble aimer, de toute évidence. Et ce même si l'on se prend, à la fin, avec le soleil doux dans la rue, la vision des enfants jouant et les mots lâchés comme de tendres présages, à vouloir croire que le fait d'avoir percé le mystère de sa bien - aimée les mènera à une vie heureuse et non au désinterressement habituel dont témoignent les amants lorsque l'essentiel est rendu accessible. Pourtant, à mes yeux ce film ne dévoile pas uniquement les ressorts psychanalystes, de l'inconscient féminin comme des topos masculins, ni seulement les obsessions de son réalisateur, qui le laissera quelque peu à l'abandon sur la fin. Ce film n'est pas à mes yeux qu'une succession de scène chics et chocs : viol lors de la nuit de noces (car s'en est un), chasse à coure et mort du cheval de Marnie ... Pour moi ce fut aussi un film qui nous donne le droit et l'espoir d'être fou. Nous autorise à perdre le contrôle, parfois, et avoir des combats irrésolus dont le souvenir ressort encore parfois. Et c'est le pouvoir d'un grand film que d'interroger chacun sur ses propres préoccupations, au delà de celles autours desquelles il a été crée. Du moins selon mon humble avis de non cinéphile ... qui se dit d'ailleurs après ce film là qu'il est sans doute temps pour elle de découvrir un peu ce qui fait le -grand- cinéma.